2022 / L’éternité devant soi
Sculpture, site archéologique de Glanum, France
Lettrages en pierre, dimensions 860x45x25cm
Avec la participation du ministère de la Culture et du Centre des monuments nationaux pour le programme “Mondes Nouveaux”
L’éternité devant soi est une sculpture imaginée pour le site archéologique de Glanum. Par l’usage des mots, Laurent Pernot propose une expérience de pensée sur le temps et l’humain.
Les lettres sont en pierre naturelle, dont la temporalité s’apparente à celle des ruines et du paysage. Plusieurs interprétations sont possibles, l’œuvre peut évoquer le passé lointain des vestiges de la ville jadis prospère, ou ce qu’il adviendra de nous dans le futur. Mais si nous observons les Alpilles environnantes qui datent du Jurassique, la végétation qui paraît au rythme des saisons, le ciel aux étoiles milliardaires -dont le soleil- où s’égrènent les nuages fugaces, les années s’entrelacent à l’infini et permettent de ressentir l’étendue temporelle immense à laquelle nous appartenons ; un vertige des échelles. Selon l’artiste, le passé et le futur n’existent pas. L’un est la cendre dissipée au vent et l’autre un feu impénétrable ; tout est présent. Ils sont progressivement apparus dans l’esprit humain, aux surgissements de la conscience de soi et du pressentiment de la mort. Dans cette perspective, l’éternité ne désigne pas un temps infini ou inaccessible, mais à l’inverse un temps que l’œuvre nous invite à considérer ; le présent que la nature ne cesse de manifester.
La relation avec notre environnement connaît aujourd’hui une crise sans précédent, et il est essentiel d’admettre que nous sommes les sujets d’un monde impermanent, en corrélation étroite avec la totalité des ressources de notre terre. D’autres ruines nous succéderont fatalement, mais la conscience de ce temps long, du temps de la nature et de la préservation de la mémoire contribueront à la survivance des générations à venir.