2023 / PAYSAGE – Fenêtre sur la nature, LOUVRE-LENS

Exposition du 29 mars au 24 juillet 2023

Depuis la Renaissance jusqu’à nos jours, par la peinture, les artistes rejouent à leur manière les mythes de la Création, en représentant ciel, terre, mer, lumière et ténèbres. Dans un parcours sensible, Paysage. Fenêtre sur la nature nous raconte cette fabrication et invite à suivre le « paysagiste » dans les étapes de son travail, depuis l’esquisse préparatoire jusqu’à l’oeuvre achevée. Venez plonger dans les coulisses de cette création ! Imaginée par l’artiste Laurent Pernot, une scénographie innovante, peuplée de sons, d’images et de lumières, vous immerge dans une traversée sensorielle du paysage. Riche de plus de 170 chefs-d’oeuvre – François Boucher, Canaletto, John Constable, Camille Corot, Frederic Edwin Church, Eugène Delacroix, Catherine Empis, Anne-Charlotte Finel, Jean-Honoré Fragonard, Théodore Géricault, Katsushika Hokusai, Utagawa Hiroshige, Vassily Kandinsky, John Martin, Jean-François Millet, Joan Mitchell, Claude Monet, Georgia O’Keeffe, Frans Post, Nicolas Poussin,Théodore Rousseau, George Sand, Louise Joséphine Sarazin de Belmont, Nicolas de Staël, etc.– et de deux espaces cinéma, cette nouvelle exposition explore de manière inédite notre rapport à la nature et interroge nos consciences grâce à la force du lien qui unit les artistes et le paysage.

Commissariat :
Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens
Vincent Pomarède, conservateur général du patrimoine au musée du Louvre
Marie Gord, chargée de recherches et de documentation au Louvre-Lens

La direction artistique est signée par l’artiste Laurent Pernot
Sensible et immersive, la scénographie est confiée à Laurent Pernot et à l’architecte-scénographe du Louvre-Lens, Mathis Boucher.

Quatre oeuvres de Laurent Pernot y sont également exposées : Montagnes, vidéo, 2009 ; Contemplations – Nymphéas, peinture sur bois et marbre, 2022 ; Contemplations – Un arc-en-ciel, peinture sur bois et marbre, 2022 ; Contemplations – Pompéï, peinture sur bois et marbre, 2022.

L’organisation spatiale de la galerie a été imaginée comme un paysage ouvert, un parc ou un jardin, qui se déploie sur toute la largeur et dans les hauteurs. Des jeux de perspectives alternent avec des îlots plus intimes. Plusieurs chemins peuvent être empruntés, propices à l’errance ou l’égarement, laissant place à l’intuition des visiteurs. La scénographie est aussi pensée comme la traversée d’un jour ou des âges de la terre. Les couleurs vives des cloisons y contribuent, avec des évolutions et des ruptures marquantes de l’obscurité du petit matin, du zénith du soleil jusqu’aux ombres du crépuscule. De plus, dans la perspective de m’inspirer des composantes de l’atmosphère dans la nature, il y a une dimension essentielle que j’ai souhaité invoquer et expérimenter tout au long du parcours : la lumière en mouvement.

Le cinéma occupe deux espaces clés de l’exposition, avec une sélection d’extraits de films choisis par Laurent Pernot.
Le parcours s’ouvre par un espace immersif, proposant au visiteur des paysages rêvés ou contemplatifs, d’une temporalité qui semble être celle d’une nature marquée par l’absence d’empreinte humaine : Koyaanisqatsi, Godfrey Reggio (1982) ; Planet Z, Momoko Seto (2011) ; La Leçon de piano, Jane Campion (1993) ; Partie de campagne, Jean Renoir (1946) ; Sans Soleil, Chris Marker (1983) ; La Forêt de Mogari, Naomi Kawase (2007) ; Les Mondes engloutis, Nina Wolmark (1985) ; Nostalgie de la lumière, Patricio Guzmán (2010) ; Les Plages d’Agnès, Agnès Varda (2008) ; Où est la jungle ?, Iván Castiñeiras Gallego (2015) ; Montagnes, Laurent Pernot (2009).
Le second espace de projection, en contrepoint au premier, résonne avec des préoccupations contemporaines. Il projette le visiteur dans une temporalité où se mêlent présent et anticipation du futur, questionnant le devenir des paysages refaçonnés par l’être humain : Apocalypse Now, Francis Ford Coppola (1979) ; La Terre outragée, Michale Boganim (2012) ; Echo chambers, Guillermo Moncayo (2014) ; Podesta Island, Stéphanie Roland (2020) ; Stalker, Andreï Tarkovski (1979) ; Ondes noires, Ismaël Joffroy-Chandoutis (2017) ; Le Scaphandre et le Papillon, Julian Schnabel (2007) ; Le voyage, Fernando Solanas (1992) ; Soleil vert, Richard Fleischer (1973) ; La Légende de la forêt, Osamu Tezuka (1987) ; La Tortue rouge, Michael Dudok de Wit (2016) ; Le Pays où rêvent les fourmis vertes, Werner Herzog (1984).

Un autre medium a son importance pour favoriser une expérience immersive, en matière de perception et de puissance narrative : le son. Il a cette qualité d’éveiller l’attention, de suspendre notre rapport au temps et d’amplifier notre conscience du présent. Ainsi, des séquences sonores variant d’intensité d’un lieu à l’autre rythment le parcours et guident le visiteur, bouleversant sa perception de l’espace. Le son a cette capacité prodigieuse, comparable à la lumière, de susciter, catalyser ou transmettre un large spectre d’émotions.

Laurent Pernot a choisi de disséminer des musiques et des ambiances sonores naturelles, ponctuelles ou plus englobantes, qui se suivent et se mêlent tout au long du parcours, notamment : Philip GLASS, The Grid, 1983 ; M83, Midnight Souls Still Remain, 2008 ; Erland COOPER, Music for Growing Flowers Pt.1, 2022 ; Franz SCHUBERT, interprété par Alfred BRENDEL, Piano Sonata No.21 in B-flat Major D.960 2. Andante sostenuto, 1997 ; Philip GLASS, interprété par Vanessa WAGNER, Étude 2, 2022 ; Henry PURCELL, dirigé par John Eliot GARDINER, interprété par Michael CHANCE, Here the deities approve, 1993 ; Michael NYMAN, interprété par The Michael Nyman Band, Memorial, 1989 ; Melaine DALIBERT, interprété par Vanessa WAGNER, Épilogue, 2022

Copyright des images : Laurent Pernot ; Julien Davrou ; Rita Photographie ; Louvre-Lens / F. Iovino

Texte “Entre ciel et terre” paru dans le catalogue de l’exposition sous la direction de Marie Lavandier, Directrice du Louvre-Lens, Vincent Pomarède, Directeur du département des Peintures du Louvre et Marie Gord, Attachée de conservation au Louvre-Lens, les trois Commissaires de l’exposition. Editions Liénart. Format 23×29 cm, 270 illustrations, 392 pages.

Exposition réalisée avec le soutien du Mécénat des Mutuelles AXA



laurent pernot